Comme promis, voici enfin ce post concerné à cet ami dont je n'ai pas parlé dans mon livre. (cf le livre d'or où Frédéric m'a laissé un message y a déjà pas mal de temps).
Faut dire que je m'attendais pas à ce qu'il me dise ça. Je reconnais que je n'ai pas pensé à parler de lui, lors du "premier jet" de mon livre. Comme je le lui ai dit "de vive voix" c'était trop "intime" (en tout bien tout honneur s'entend) et je ne pensais pas que ça servirait le fond de l'histoire.
Hé ben j'ai eu tort. Et je crois que c'est heureux pour moi de revenir dessus trois ans après, car je vais pouvoir etoffer d'anecdotes, approfondir des points pour donner plus de relief et de consistance, tout en gardant la trâme bien sûr.
Frédéric, je t'annonce que tu seras donc dans la version 2 que je proposerai aux editeurs (pour une diffusion nationale dans toutes les librairies).
En deux mots, Fred, c'est mon frère. Depuis toujours. Nos mamans se connaissaient et ont accouché à un mois d'intervalle à quelques chambres de distance. Et depuis on s'est plus perdus de vue. Une amitié souvent dans les silences, dans le fait qu'on est bien ensemble, qu'on a besoin l'un de l'autre, tout simplement. On passait toujours l'après midi entière à chercher un jeu intéressant et c'est toujours au moment de se quitter qu'on le trouvait. Des inséparables quoi, pour qui c'est pas important ce qu'on peut faire, l'important c'est de ne pas rompre le lien.
Pourtant, nos chemins se sont séparés très tôt, juste au moment où il a redoublé son CM1 et que je suis passé en CM2. Après quand je suis arrivé en 6ème, on n'était plus dans la même école. En 5ème, je suis allé dans une autre école (privée sous contrat) à une vingtaine de kilomètres de mon village.
Peut-être le premier déracinement d'une longue de série, où on a décidé à ma place, et pas pour le meilleur (au moins dans un premier temps).
On aurait pu ne plus se parler, ne plus se voir, mais il n'en a rien été. Comme un lien de sang. Sans tapages, mais d'une solidité à toute épreuve. Aujourd'hui, il est marié, il a un adorable petit garçon qui est aussi coquin que son papa, très malicieux.
Il faut des fois une parole qui dérange pour réaliser des choses. Et sa réflexion me fait vous dire tout ça. S'il l'a marqué, et me l'a dit, c'est que c'est plus qu'une simple boutade, lui qui parle pas énormément. Frédéric, il me connait par coeur. Et j'ai pas besoin de lui parler, il me cerne peut-être mieux que moi-même. Ca ménerve, même, des fois ! lol
La seule chose qu'il avait pas vu venir, c'est mon homosexualité. Bien bête celui qui pourrait se targuer de l'avoir deviné, d'ailleurs, si même lui ne l'avait pas imaginé. Et c'est toujours facile de dire "je m'en doutais" après coup, pour sauver la face, alors qu'il n'en est rien. Avec l'énergie que je déployais à le cacher c'est bien cavalier à mon sens, de prétendre une telle chose... Mais bon ça n'engage que celui qui le dit...
Il ne l'a appris que très tard, paradoxalement. Ca se comprend puisque j'ai accepté très tard. Il a été la premiere personne de mon entourage amical à le savoir.
Voilà Frédéric, ce message t'es dédié et je peux dire que ça m'a occupé l'esprit pendant longtemps. Je ne savais pas comment te faire passer le message. Aussi tu sais ce qu'on va faire ? Je ne vais pas te dire que j'ai écrit ça sur mon blog, je vais attendre que tu le découvres (enfin pas trop longtemps ! lol )
Salut Frérot
et essaie un jour de prévoir un moment qu'on ai enfin le temps de se voir. Tu me manques. Une journée de parapente tous les deux ça te dit ? T'as mon numéro.
Waouh, c'est super beau et touchant !
Merci Éric de nous partager cela!
Rédigé par : flajuben | 04 mars 2007 à 09:24
De rien, c'est avec plaisir !
Mais c'est vrai que j'ai longtemps ramé avant d'être prêt à écrire ça !
Rédigé par : Eric | 07 mars 2007 à 20:04